L’engagement politique des jeunes sur le climat
- upcitemun
- 24 déc. 2024
- 5 min de lecture
Du 18 septembre au 8 novembre, l'Europe a célébré la Semaine du développement durable, une initiative visant à sensibiliser les citoyens à la nécessité de protéger l'environnement et à encourager des actions concrètes en faveur du développement durable. Cet événement a été l'occasion de réfléchir à l'engagement politique croissant des jeunes pour le climat.
En effet, de nombreux jeunes à travers le monde se mobilisent pour dénoncer la dégradation de l'environnement et influencer les politiques climatiques. L'exemple d'Alexandria Villaseñor, fondatrice du mouvement Youth Climate Strike aux États-Unis, en est une illustration marquante. En 2018, à seulement 14 ans, Alexandria a lancé ce mouvement avec Haven Coleman et Isra Hirsi, inspirée par les grèves pour le climat initiées en Europe. Chaque vendredi, les trois jeunes militantes protestaient devant le siège des Nations Unies à New York, armées de leurs pancartes appelant à l'action climatique.
Leurs actions ont contribué à inspirer de nombreux autres jeunes à s'engager dans la lutte pour le climat, démontrant ainsi une prise de conscience collective et une volonté croissante de jouer un rôle actif dans les décisions politiques. Aujourd'hui, l'engagement des jeunes sur le climat est plus que jamais un moteur de changement, témoignant d'une génération de plus en plus concernée et politisée face aux enjeux environnementaux.
Quelles sont les formes d’engagement politique des jeunes ? Quels sont les facteurs qui conditionnent l’engagement climatique des jeunes ?

La situation climatique actuelle
Il est indéniable que la situation climatique se dégrade. On peut s’appuyer sur les études du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui a été créé par l’Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations unies pour l’environnement en 1988. Le GIEC apour mission d’évaluer l’information scientifique, technique et socio-économique disponible en rapport avec la question du changement du climat. Dans son rapport le GIEC met l’accent sur l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Il rappelle que les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont réchauffé le climat à un rythme sans précédent : la température de la surface du globe s’est élevé d’ 1,1 °C par rapport à la période pré- industrielle. Quels que soient les scénarios d’émission, le GIEC estime que le réchauffement de la planète atteindra 1,5 °C.
On peut se demander quelles sont les conséquences concrètes du réchauffement climatique ?
D’après le GIEC, le changement climatique adéjà impacté la situation de la planète. L’accès à l’eau et à l’alimentation, l’activité économique et la santé ont été impactés. Par la baisse de l’accès à l’alimentation et à l’eau, il y a une réelle réduction de la croissance de la productivité agricole sur les 50 dernières années. Pour la santé, il y a une augmentation des maladies vectorielles transmises par les moustiques. On peut parler d’urgence climatique.
Dans cette optique, Jean Jouzel, célèbre paléoclimatologue français a affirmé « Si on veut que les jeunes d’aujourd’hui puissent s’adapter au réchauffement climatique, il faut absolument agir aujourd’hui. » Certains jeunes ont compris cette urgence puisqu’ils militent contre le réchauffement climatique.
Les formes d’engagement des jeunes
Les formes d’engagement des jeunes sont diverses. On pense, en premier au militantisme et aux actions de protestations. Comme on l’a évoqué, Alexandria Villasenor a créé le mouvement «Youth Climate strike » qui incitait aux jeunes de ne pas aller en cours le vendredi pour protester devant l’ONU. Une des manifestations, initiée par ce mouvement a regroupé plus d’un million de protestants organisés dans 15 pays, en mars 2019. Une des jeunes femmes représentatives du militantisme chez les jeunes estRidhima Pandey. À seulement 12 ans, Ridhima, épaulée par sa mère et un ami avocat, a attaqué le gouvernement indien pour inaction envers le changement climatique. L’action en justice ne donnera pas suite, mais ira tout de même devant la Cour Suprême indienne.

De plus, les jeunes utilisent également l’activisme numérique et la participation au politiques locales pour faire entendre leurs voix. On pense alors, à Leah Namugerwa qui en Ouganda et à seulement 15 ans se bat contre le plastique. Pour militer, elle a utilisé son compte X et anciennement Twitter. Le tweet épinglé stipule « Je demande au gouvernement du Président Yoweri Museveni d’interdire les sacs en plastique. Voici le hashtag de ma campagne #BanPlasticUG ». Pour célébrer son quinzième anniversaire, la militante a planté 200 arbres et lancé le #BirthdayTrees pour inciter les autres ados à faire de même.

Pour conclure, les formes d’engagement des jeunes se retrouvent dans les grèves et dans les manifestations. De plus, elles sont très novatrices et en accord avec leur temps. On pense alors à l’utilisation des réseaux sociaux pour faire porter leur voix à l’international. Ils utilisent des hashtags, des pétitions en ligne, des groupes, des tweets pour faire grandir le combat et sensibiliser plus de personnes. On peut ainsi dire qu’il y a un réel activisme numérique. Il y a également un engagement électoral puisque le nombre de jeunes qui votent en faveur des partis écologistes ne fait qu’augmenter.
Les facteurs qui conditionnent l’engagement climatique des jeunes
Les facteurs sont nombreux. Ces facteurs peuvent être regroupés en trois grandes catégories : les facteurs socioculturels, les facteurs économiques et les facteurs politiques.
Selon le contexte socio-économique, les jeunes isolés vont avoir plus de difficultés à se sentir concerné alors que dans la plupart du temps, les actions écologistes vont être plus couteuses. On pense alors à la masse de jeunes qui achètent dans des sites de fast fashion tel que Shein alors que ces entreprises sont extrêmement polluantes. De plus, l’accès à l’éducation est très restreinte dans certaine partie du monde. Cependant, l'engagement climatique n'est pas uniquement lié aux capacités financières. Les jeunes prennent aussi conscience de l'impact de la surconsommation et du gaspillage, et ils cherchent à promouvoir une consommation plus responsable.
Selon le contexte socioculturel, certains jeunes sont dans l’incapacité de s’instruire sur les crises dans le monde. Par exemple, les jeunes qui ont grandi dans le bidonville de 40 000 habitants dans l’immense township de Soweto, vont avoir moins la capacité de s’engager dans la cause climatique que des jeunes qui grandissent en Suède et qui sont conscients de la crise climatique. Dans les établissements scolaires, les thématiques liées au développement durable sont de plus en plus intégrées aux programmes, cequi permet aux jeunes d'acquérir des connaissances sur les enjeux climatiques dès le plus jeune âge. De plus, le rôle des nouvelles technologies et des réseaux sociaux est un facteur important. En 2021, 95 % de la population âgée de 15 ans ou plus déclare être équipée d’un téléphone mobile : 77 % possède un smartphone, 21 % un autre type de téléphone. Pour un jeune qui possède un appareil connecté, il vasuffire d’écrire « comment s’engager en faveur de l’environnement ? » Sur internet ou encore aller sur les réseaux sociaux pour trouver des réponses.
Et enfin, selon le contexte politique, certains jeunes peuvent avoir la volonté de s’engager ou non.Un jeune qui grandit avec des politiques en faveur de la transition écologique telles que les subventions pour les énergies renouvelables ou les places gratuites pour les véhicules écologiques va avoir plus de facilité à s’engager.
Sources :
https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A16744#:~:text=La Semaine européenne dudéveloppement durable, organisée cette année du,: « Agir au quotidien » https://www.ecologie.gouv.fr/actualites/publication-du-6e-rapport-synthese-du-giec https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/20250_4pages-GIEC-2.pdf https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/usages-par-generation/activistes-climat-pas- greta-thunberg/#:~:text=Alexandria Villaseñor , 14 ans, États,à Manhattan tous les vendredis.
https://www.insee.fr/fr/statistiques/6036909#:~:text=En 2021, 95 % de la,téléphone fixe dans son foyer.
https://www.oxfamfrance.org/militer-localement/climat-quand-les-citoyen·ne·s- sengagent-et-passent-a-laction/
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