Le récapitulatif géopolitique du mois de novembre 2024 - Le monde féminin en danger ?
- upcitemun
- 24 déc. 2024
- 16 min de lecture
De nombreux événements ont eu lieu, ce mois-ci, ce qui a fortement fragilisé l’équilibre mondiale, mais aussi des droitsacquis par les femmes, parfois de manière drastique à travers le monde.
La victoire de Donald Trump aux élections présidentielles États-Unis.
L'un des événements majeurs du monde occidental moderne a eu lieu : la réélection de Donald Trump, magnatimmobilier, pro-life, président des États-Unis de 2016 à 2020, climatosceptique et époux de l'ex-top model Mélania Trump, le 5 novembre 2024. En effet, il a déjà prouvé sa volonté de novation en plaçant à la tête d’un nouveau ministère de l'Efficacité gouvernementale le milliardaire controversé, pro-life, conservateur, propriétaire du réseau social X, Elon Musk, et l'homme d'affaires Vivek Ramaswamy. Par ailleurs, sa cheffe de cabinet serait Susie Wiles, figure emblématique au sein del'administration Trumpienne, présente dès 2016 et responsable de sa campagne, ainsi que de la campagne du futur 47è président du monde libre, comme le qualifiait Harry S. Truman lors de la guerre froide. Donald Trump a également nommé de nombreux proches à des postes stratégiques de son administration.
Pour ce faire, il compte utiliser une disposition de la Constitution, qui permet au président de nommer des membres sans l'approbation du Sénat lorsque celui-ci ne siège pas. PeteHegseth, ancien présentateur de Fox News, a été nommé ministre de la Défense. Sexiste, pro-armes et ancien major del'armée américaine, il incarne une vision réactionnaire. J.D. Vance a été désigné vice-président après avoir soutenu Trump lorsde la campagne. Isolationniste, il est contre l'engagement des États-Unis à l'étranger. Linda McMahon, ancienne patronne dela WWE et amie de Trump depuis longtemps, a été nommée ministre de l’Éducation, après avoir fait partie de son gouvernementde 2017 à 2019. Le « Dr Oz », médecin populaire aux États-Unis et très critiqué pour ses recommandations dans son talk-show, a rejoint legouvernement Trump et a été chargé de promouvoir le programme public d'assurance maladie. Elise Stefanik, une ferventedéfenseure de Trump, notamment pendant sa procédure de destitution en 2019, a été nommée ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, après avoir accusé l'ONU de « croupir dans l’antisémitisme ».
L’un des engagements phares de Trump a été le retrait des forces américaines de la guerre russo-ukrainienne. Pour cela, il pourra compter sur l’aide de Michael Waltz, représentant de la Floride, choisi comme conseiller à la sécuriténationale, et de Marco Rubio, sénateur de Floride, qui devrait devenir le futur chef de la diplomatie américaine. Grâce à ces deux personnalités, Trump espère mettre fin à la guerre en Ukraine, la seule guerre européenne du XXIe siècle. Par ailleurs, il s'est rapproché du président russe Vladimir Poutine, exprimant sa volonté de clore ce conflit pouvant être qualifié d’«absurde », à l’instar du secrétaire général de l’ONU, ce qui pourrait entraîner la perte de territoires ukrainiens.
Une grande inquiétude s'est installée chez les Américaines concernant la position de Trump sur le droit des femmes àdisposer pleinement de leur corps, notamment en matière d'avortement. Lors de son premier mandat, Donald Trump anommé trois juges conservateurs à la Cour suprême : Neil Gorsuch en 2017, Brett Kavanaugh en 2018, et Amy Coney Barretten 2020. Ces juges ont été choisis pour leurs positions conservatrices, alignés avec les idéaux de Trump. En 2022, ces juges ont renversé l'arrêt Roe v. Wade, qui garantissait un droit constitutionnel à l'IVG, dans le cadre de l'affaire Dobbs v. JacksonWomen’s Health Organization. Cela a permis aux États d'adopter leurs propres lois concernant l'avortement, mettant fin àla garantie de la liberté reproductive établie par Roe v. Wade. Des États comme le Mississippi ont interdit l'avortement dèsl'annulation de la décision, tandis que d'autres, comme le Missouri, ont limité l'IVG à des cas où la vie de la mère est endanger, et des États comme l'Oklahoma ont adopté des interdictions quasi-totales, avec quelques exceptions. Le Texas, la Géorgie, le Tennessee et l'Ohio ont également adopté des restrictions sévères.
La femme de Donald Trump, Mélania Trump, très discrète pendant la campagne présidentielle de son mari, ayant d'ailleurs annoncé qu'elle ne vivrait pas avec lui à la Maison Blanche, a fermement contredit ses idées sur l’avortement dansses mémoires, publiées début octobre, en prônant avec ardeur le droit à l'autonomie reproductive.
Les femmes réduites au silence en Afghanistan
Comme l’a dit Meryl Streep à l'Assemblée générale de l'ONU, le 23 septembre 2024 : « Un écureuil a plus de droits qu’unefemme en Afghanistan, car les parcs publics ont été fermés aux femmes et aux filles en Afghanistan. Un oiseau peut chanter à Kaboul, mais une fille et une femme ne peuvent pas chanter enpublic. C’est la suppression de la loi naturelle ».
Le 26 octobre, conformément à une interprétation réductrice et même fausse de la charia, sous l'impulsion du ministrede la Promotion de la vertu et de la prévention des vices, une loi honteuse a été promulguée. De facto, selon lui, puisque lesfemmes ne peuvent pas présider la prière, elles ne pourraient pas hausser le ton en présence d’autres femmes. Parconséquent, elles ne pourraient pas réciter le Coran à haute voix, ni converser de manière triviale avec d'autres femmes.Bien évidemment, dans cette logique, il serait inconcevable que les femmes puissent converser avec des hommes.Autrement dit, par cette loi, les femmes afghanes sont invitées à se taire.
Cette prohibition, imposée aux femmes afghanes, n'est que la continuité d'une politique restrictive basée sur uneinterprétation douteuse du livre religieux islamique. En effet, les femmes ont été privées d'éducation secondaire etuniversitaire, d’accès à de nombreux postes, de la faculté de se vêtir comme elles le souhaitent, puisque le port de la burqaest obligatoire dans l’hégémonie talibane, de l'accès à des informations liées à la reproduction, de la possibilité de sedéplacer sans tuteur masculin, de se promener dans un parc, du choix de leur futur mari, et même de certains services desoins. En Afghanistan, la médecine étant un domaine masculin, les hommes ne pouvant voir l'intimité des femmesconformément à leur interprétation de l'islam, les soins gynécologiques ne peuvent leur être prescrits, ce qui met en danger la santé des femmes.
Comme l'énonce la journaliste afghane Hamida Aman, le seul droit qui reste aux femmes est « de respirer et encore, bientôt peut-être, on va nous le prendre. Là, on n’a même pas, en théorie, en tant que femme, […] ledroit d’émettre un son avec notre voix. La voix, c'est quand même le signe de la vie, et ça veut dire qu'on doit se taire. C'est juste une manière de nous tuer encore plus ».
Ou encore, comme le relate Hérat, une sage-femme et l'une des dernièresfemmes afghanes autorisées à travailler en dehors de son domicile, interrogée par AMU TV : « Ils ne nous permettent même pas de parler au point de contrôle lorsque nous allons travailler, et dans les cliniques, on nous dit de ne pas discuter de questions médicales avec des parents masculins ».
Ce droit à la liberté d'expression est un droit fondamental protégé par divers traités internationaux. Effectivement, onpeut citer la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée en 1948 par l'Assemblée générale des Nations unies, qui prévoit dans son article 19 : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression ; ce droit comprend la liberté demanifester son opinion sans interférence et de rechercher, de recevoir et de diffuser des informations et des idées par tous lesmoyens d'expression, indépendamment des frontières ».
On peut également citer le Pacte international relatif aux droits civilset politiques, adopté en 1966 et ratifié par 173 pays, qui stipule dans son article 19 : « Toute personne a droit à la liberté d'opinion et d'expression. Ce droit inclut la liberté de chercher, de recevoir et de répandre des informations ou des idées de toute nature, sans égard aux frontières, sous forme orale, écrite ou imprimée, ou sous toute autre forme d'expression de son choix ».Ces traités internationaux ont été ratifiés par un nombre important de pays.
D'autres traités à une échelle plus restreinte ont également établi ce droit à la liberté d'expression, comme la Convention européenne des droits de l'homme, ratifiée en 1950 par les pays membres fondateurs du Conseil de l'Europe, ou encore la Charte africaine des droits del'homme et des peuples, adoptée en 1981 par 55 pays africains, et la Convention américaine relative aux droits de l'homme, aussi appelé pacte de San José, adoptée en 1969 et ratifiée par 25 pays des Amériques. À travers tous ces actes juridiques,il est irréfutable que le droit de parler, le droit à la liberté d'expression, est un droit primordial. En empêchant les femmes deparler, les talibans bafouent non seulement ce droit, mais aussi leur dignité.
De nombreux mouvements contestataires ont émergé face à ces restrictions. Les femmes afghanes peuventcompter sur le soutien de l'ONU, comme Michelle Bachelet, ancienne Haut- Commissaire des Nations unies aux droits del'homme, qui a appelé à la levée des restrictions, et qui a affirmé auparavant que « une ligne rouge fondamentale sera letraitement des femmes et des filles par les Talibans ». L’organisme médecin sans frontière a également insisté sur la miseen place d'une assistance humanitaire ciblée, proposant notamment des programmes de santé reproductive et un soutien psychologique. De nombreuses déclarations de soutien ont été formulées par des responsables de l'ONU, tels que VolkertTurk, Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, ou encore Sima Bahous. Des Afghanes à travers le monde,exilées ou même au sein du territoire afghan (avec le visage partiellement ou totalement couvert), se sont mises à chanterpour protester face à cette interdiction. L’un de leurs chants a pour paroles (traduites) : « Nous, les femmes, nous seronslibres de cette prison, nous nous libérerons, nous-mêmes, de cette cage ».
L’abaissement de l’âge du consentement sexuel des petites filles en Irak à 9 ans
L’Irak, avant l’intervention des États-Unis en 2003, n’aurait jamais pu tomber sous le régime actuel guidé par la charia. Eneffet, les États-Unis, par une frappe vengeresse, ont envahi l’Irak et ont détrôné le dictateur laïque Saddam Hussein, sous prétexte de son supposé lien avec Al-Quaïda, responsable des attaques des tours jumelles du 11 septembre 2001, de la dangerosité du leader concernant la stabilité de la région (dans une volonté de pacifier la région), mais aussi pour propager la démocratisation au Moyen-Orient, enrayer lamenace représentée par sa détention hypothétique d’armes de destruction massive (argument invoqué par les Etats unis,alors qu’ils savaient pertinemment mensonger), et enfin, pour des raisons strictement économiques, bien que ce point soit discuté par les experts, puisque l’Irak est un grand producteur de pétrole.
Le renversement de Saddam Hussein ouvrit la porte au péril religieux. En effet, après le retrait des États-Unis en2011, Al-Qaïda, d’abord particulièrement entre 2007 et 2008, lors de la guerre civile irakienne, et l'État islamique à partir de2014, jusqu’à aujourd’hui, ont voulu imposer leur domination sur une nation en quête de stabilité au milieu d’un tourbillonde conflits, pour reprendre la formulation d'Obama. Al-Qaïda a voulu asseoir sa domination sur les provinces sunnites sousson contrôle. Alors que l’Etat Islamique,plus méthodique, déclara d'abord un califat sur la Syrie et l’Irak, puis, après s’être emparée de grandes villes comme Mossoul, Falloujah et Raqqa, elle appliqua une interprétation erronée et atroce du Coran, accompagnée de punitions corporelles telles que la flagellation, l’amputation de certains membres, ou encore l’obligation du port du niqab ou de la burqa pour les femmes.
En 2003, grâce ou à cause de, cela dépend de l’interprétation de chacun, l’ingérence états- unienne, les chiites ontpris le pouvoir, ce qui a exacerbé les conflits entre les différentes branches religieuses. L’incompétence du gouvernementchiite a fait éclore au sein des populations sunnites l’idée d’un renouveau, un changement qui s’est malheureusementmanifesté par l’idéologie extrémiste. La constitution irakienne fait d’ailleurs référence maintes et maintes fois à la charia, mais en méconnaissant dans son entièreté les enseignements de l'islam.
Sous le règne de Saddam Hussein, de 1979 à 2003, les femmes bénéficiaient d’une grande liberté, contrairement àleurs voisines du Moyen-Orient. En effet, elles avaient notamment accès à l'éducation, ce qui avait été mis en place par l'État baasiste. Par ailleurs, de nombreuses femmes occupaient des emplois dans la fonction publique, tels que dans les écoles, leshôpitaux, et même dans des secteurs comme la diplomatie et l'armée. Tout cela était dû à la politique de modernisation établiepar l'État baasiste, qui voulait promouvoir l'égalité des sexes. Bien qu'évidemment, le code civil, notamment le code de la famille, était basé sur une interprétation du Coran, cette interprétation était plus juste, puisqu'elle accordait aux femmes plus de liberté, telles que le droit pour les femmes de demander le divorce, ou encore un droit à l'héritage (limité), même si celles-ci étaient encore sous la tutelle de leur mari. Il est notable qu'elles n'avaient aucune restriction religieuse, même en ce qui concerne le port du foulard.
La décadence a surplombé l'Irak après Saddam Hussein. La radicalisation dont ont fait preuve les dirigeants a euun impact direct sur les femmes. En effet, des pratiques telles que le mariage précoce, l'obligation du port du niqab, comme mentionné précédemment, la polygamie, ce point est toutefois ànuancer puisqu’en pratique, la polygamie n’est pas une coutume courante en Irak (moins de 2% des ménages concernés).Par voie de conséquence, il est incontestable que l’amendement ignominieux visant à abaisser l’âge du consentement sexueldes fillettes à 9 ans n'est que le triomphe d'une politique immonde, puisque, en 2014 et en 2017, les parlementaires avaient échoué à faire adopter cette loi. Toutefois, il est essentiel de retenir que cette proposition de loi ne créerait pas une situationinédite, mais autoriserait une situation déjà répandue, malheureusement. En 2023, 28 % des jeunes filles irakiennes seseraient mariées de force avant leur majorité. Et selon la mission d'assistance des Nations Unies, l'UNICEF, en Irak, 22 % des mariagesnon enregistrés concernait des filles de moins de 14 ans. Ces mariages forcés ont une corrélation certaineavec l'augmentation des violences sexuelles et psychologiques, ainsi que la diminution de l'accès à l'éducation et au marchédu travail pour les femmes. De plus, ce projet de loi comporte d'autres dispositions misogynes, telles que la limitation de lacapacité des femmes à divorcer, la complexification de l’obtention de la garde des enfants et de l’accés à l’héritage.
Comme l’a énoncé Raya Faiq, coordonnatrice d’une coalition opposée à cette loi, dans The Guardian : « C’est une catastrophe pour les femmes, cette loi légalise le viol des enfants. »
Un moment décisif dans le cadre de la guerre Russo- ukrainienne
Le conflit russo-ukrainien a pris une nouvelle tournure le 24 février 2022. En effet, à la suite de l'attrait manifesté par leprésident ukrainien Volodymyr Zelensky quant à la possibilité d'intégrer l'OTAN, le chef d'État russe, Vladimir Poutine, a orchestré une offensive militaire gravissime en envahissant les territoires ukrainiens. Ce premier conflit au sein desfrontières européennes au XXIè siècle a forcé les pays à se positionner quant au camp à suivre. L'organisation créée par 12 pays (la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Portugal, l'Italie, le Danemark, la Norvège) est une organisation militaire, établie lors de la guerre froide sous l'impulsion des États-Unis, pour dissuader la progression de l'idéologie communiste. L'idée de ne pas avoir l'ennemi à ses portes justifie donc l'assaut guerrier de Poutine.
Dans cette tourmente géopolitique, il est indéniable que ce sont les femmes qui endurent de manière disproportionnéeles ravages du conflit. En Ukraine, alors que les frontières se redéfinissent et que l'avenir politique du pays se joue sur le champde bataille, ce sont elles qui sont prises dans la spirale infernale des violences physiques et psychologiques, des exils forcéset des séquelles indélébiles de la guerre. Les images de mères séparées de leurs enfants, les témoignages de femmes fuyantla guerre, marquées à jamais par des violences sexuelles, montrent à quel point la guerre les touche dans leur essence même.
Le conflit russo-ukrainien n’est pas récent et a des origines décennales. De surcroît, tout a commencé en novembre 2013, lors de la révolution de la dignité, événement durant lequel le président ukrainien prorusse, Viktor Ianoukovytch, fut destitué. À la fin de la révolution, en février 2014, la Russie envahissait la Crimée. En avril 2014, des affrontements armésont eu lieu dans le Donbass, entre des séparatistes prorusses et l'armée ukrainienne. Le soutien de ces militants prorusses a d'ailleurs été une justification poutinienne à l’invasion russe de 2022. En septembre 2014, les accords de Minsk ont été signés, mais des violations de ces traités ont été commises par les deux camps ennemis. En septembre 2022, les troupes russes se sont amassées à la frontière russo-ukrainienne, et l'irréfragable arriva donc le 24 février 2024.
Ce mois a marqué un tournant dans ce retour à l’agression à l’ère territoriale, comme l’a formulé l’émérite ex-chancelière allemande Angela Merkel. Premièrement, les deux présidents des États-Unis actuels, soit le président entrant Donald Trump et le président sortant Joe Biden, ont des manières d’appréhender cette guerre extrêmement différente. Eneffet, le président Joe Biden privilégierait une stratégie agressive, tandis que Donald Trump, quant à lui, favoriserait la voie diplomatique. Joe Biden a autorisé une demande faite par le président ukrainien il y a des mois, le 18 novembre 2024, d’userde missiles ATACMS, soit des missiles américains à longue portée, pour attaquer la Russie. Quant au président Trump, ilavait annoncé pouvoir résoudre cette guerre en « 24h ». Peu après sa réélection, le 7 novembre 2024, le président a converséavec Vladimir Poutine (conversation démentie par le Kremlin). Donald Trump aurait mis en garde le président russe contreune tentation d’accélérer l’offensive russe pour acquérir davantage de territoires russes. Il a aussi entretenu une discussion avec Volodymyr Zelensky, qui, par la suite de cette discussion, a assuré que la guerre se terminerait assez vite avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir.
En réponse à l’autorisation de Joe Biden d’utiliser des missiles à longue portée, la Russie a exprimé son désaccordformel en larguant elle aussi un nouveau missile balistique hypersonique, l’Orechnik, sur la ville de Dnipro. Le 24 novembre2024, les services secrets russes ont déclaré avoir retrouvé des résidus du missile qui avait été envoyé par la Russie sur laville précédemment citée. Le 22 novembre 2024, le président Poutine a ordonné de produire en série et de tester ce fameuxmissile.
Ce conflit a véritablement pris un tournant mondial durant ce mois de novembre, ce qui est accentué par les diversesinterventions de figures politiques mondiales. Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, s’estnotamment confié dans le média britannique BBC, appelant les leaders occidentaux à « dépenser plus » lors de cette guerre. Il a d’ailleurs affirmé « ne fixer ni exprimer de lignes rouges » en ce qui concerne les moyens pouvant être employés par la France pour que la Russie échoue dans cette guerre sans fin. Vladimir Poutine, quant à lui, s’est exprimé devant lestéléviseurs russes en certifiant que la guerre revêtait un « caractère mondial », depuis que les États-Unis, conformément àleur statut autoproclamé de gendarme du monde, se sont impliqués dans cette guerre et ont autorisé l’envoi de cesmissiles américains sur les terres russes. Par ailleurs, d’autres entités que la France, l’Ukraine, la Russie et l’ONU se sontjointes à la danse meurtrière ces derniers jours. En effet, les ministres du G7, composés de représentants français, anglais,japonais, canadien, allemand, italien et américain, se sont retrouvés près de Rome où ils débattront de la guerre en Ukraine. Le pape a d’ailleurs critiqué « l’arrogance de l’envahisseur », soit la Russie, pour son invasion des territoires ukrainiens. Cela peut donc illustrer, d’une certaine manière, l'internationalisation de cette guerre. Le gouvernement britannique a annoncé,dès le lundi 25 novembre, des sanctions à l’encontre de la Russie, plus précisément contre 30 navires supplémentaires de la flotte fantôme permettant à la Russie d'exporter son pétrole et son gaz en contournant les restrictions occidentales imposées depuis l’invasion de l’Ukraine.
Une solution internationale au conflit israélo- palestinien ?
Le conflit palestinien est un conflit qui prend racine depuis fort longtemps. De facto, l’origine du conflit remonte au XIXesiècle, plus précisément à la fin du XIXe siècle, lorsque le mouvement sioniste a appelé à créer un foyer national juif en Palestine, alors sous l’occupation ottomane. En 1917, par la Déclaration de Balfour, les Britanniques ont soutenu cetteidéologie, tout en promettant le respect des droits des populations arabes locales. Entre 1920 et 1947, la Palestine estdevenue terre de luttes, avec de multiples confrontations entre Juifs et Arabes.
En 1987, lors de la première Intifada, s’opère une mutation partisane majeure. La dynamique partisane changedrastiquement avec la montée en puissance du Hamas, distinct du Fatah et de l’OLP par son radicalisme et son refus descompromis. Plusieurs événements, tels que des manifestations, des guerres et des affrontements violents, en résultent, ce quientraîne la mort de 1 100 Palestiniens et 160 Israéliens. La première Intifada n’a pas permis de résoudre la situation, mais aconduit à la radicalisation du conflit, dont les effets se feront sentir des décennies durant.
En 1993, les accords d’Oslo furent signés sous l’impulsion des États-Unis, entre l’OLP et Israël. Bien qu’ils aient établi l’Autoritépalestinienne et un engagement réciproque de reconnaissance, ces accords n'ont fait que reporter la résolution des questionsfondamentales telles que les frontières et Jérusalem. L’inaction et les compromis insuffisants ont laissé le terrain fertile pourla violence. Comme l’a observé Rashid Khalidi dans The Iron Cage, les accords d’Oslo ont permis de maintenir un statu quo qui a continuéde raviver les divisions et l’hostilité.
Entre 2000 et 2005, la deuxième Intifada se déroule à la suite de la visite d'Ariel Sharon, alors leader du parti Likoud etfutur Premier ministre israélien, au Mont du Temple à Jérusalem. Cette nouvelle Intifada voit 3 200 morts palestiniens et 1 000 israéliens. La violence continue va marquer le conflit, sans jamais apporter une véritable solution.
En 2006, après une victoire électorale surprise du Hamas face au Fatah lors des élections législatives, ce dernierprend le contrôle de Gaza. Cela marque le début d’un cycle de tensions croissantes, avec des guerres régulières entre leHamas et Israël, notamment en 2008-2009, 2012, 2014, 2021 et 2023. Le bilan humain reste effroyable : 23 020 palestiniens et 1 505 israéliens sont à déplorer à l’issue de ces guerres, parmi lesquels de nombreuses victimes civiles. Entre les bombardements incessants, la destruction des infrastructures sanitaires et les restrictions d'accès à l'aide humanitaire, ellessont confrontées à des défis impensables : des conditions de vie précaires, des pertes humaines dévastatrices et, surtout,une impuissance face à un conflit qui semble n'avoir ni fin ni solution. En temps de guerre, les femmes deviennent à la foisles premières victimes et les principales responsables du maintien de la vie dans des contextes d'horreur quotidienne.
D’ailleurs, le 23 novembre 2024, le ministère de la Santé a fait état d’un nouveau bilan mortel, déplorant la perte de 44 211 morts dans la bande de Gaza, civils et militaires confondus. Il est donc inéluctable que cette guerre est uneillustration d’une guerre sépulcrale.
Par ailleurs, le jeudi 21 novembre, un mandat d’arrêt a été émis à l’encontre de Benjamin Netanyahu, pour des crimes deguerre et des crimes contre l’humanité. Un mandat d’arrêt a également été délivré pour son ex-ministre de la Défense, à lasuite des actions terribles menées par les individus à partir du 8 octobre 2023. La délivrance de ce mandat d’arrêt implique que tous les pays signataires du Traitéde Rome sont censés arrêter Benjamin Netanyahu et les autres antagonistes ciblés par le mandat d’arrêt, s’ils se présententsur leurs territoires. Toutefois, aucune sanction n’est prévue en cas de non-respect de cette disposition. Les pays doiventdécider s’ils veulent ou non appliquer cette réglementation. En France, par exemple, Jean-Noël Barrot, ministre des Affairesétrangères, a affirmé leur attachement au droit international, tandis qu'Yves Braun- Pivet a souligné la nécessité, en vertudu statut de la France en tant que signataire du traité de Rome, d’appliquer le mandat d’arrêt contre Netanyahu sur leterritoire. Toutefois, aucune déclaration officielle explicite n’a été faite sur la possibilité d’arrestation de Netanyahu et deses alliés.
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