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Récapitulatif géopolitique du mois de décembre 2024

Une situation politique inédite au sein du gouvernement français


En décembre 2024, la France traverse une période de turbulences politiques marquée par des changements significatifs au sein du gouvernement. En effet, le 4 décembre dernier, le gouvernement dirigé par le Premier ministre Michel Barnier est renversé à la suite de l'adoption d'une motion de censure par l'Assemblée nationale. Celle-ci devient la deuxième sous la Ve République, la première ayant été votée en1962 sous le gouvernement de Georges Pompidou.

Cette chute survient après que l’ancien Premier ministre a eu recours à l'artice 49.3 de la Constitution afin de faire adopter le projet de loi de financement de la sécurité sociale sans vote, ce qui a suscité une opposition marquée des membres de l’Assemblée nationale. Les partis de gauche du Front populaire et le Rassemblement national, notamment, ont chacun déposé une motion de censure, qui a finalement été adoptée à 331 voix contre 244.

À la suite de cette destitution, le président Emmanuel Macron nomme François Bayrou, leader du Mouvement démocrate (MoDem), au poste de Premier ministre le 13 décembre. Cette nomination, perçuecomme une tentative de stabiliser la situation politique en France, suscite cependant des réserves au sein des différents partis politiques. Ils exigent effectivement des discussions supplémentaires avec le Président concernant ses intentions futures pour le gouvernement avant de confirmer leur engagement.

Le nouveau Premier ministre a exprimé sa volonté de présenter son gouvernement avant Noël soulignant l'urgence de répondre aux préoccupations économiques et sociales du pays. Il a également insisté sur la nécessité d'un dialogue constructif avec les différentes forces politiques pour assurer la stabilité et l'efficacité de l'action gouvernementale.

Michel Barnier applaudi par les membres de l’Assemblée nationale après le vote de la motion de censure, Le monde France info
Michel Barnier applaudi par les membres de l’Assemblée nationale après le vote de la motion de censure, Le monde France info

 

La Belgique : un premier pas vers la régulation du travail du sexe ?


En décembre 2024, la Belgique a franchi une étape historique en adoptant une législation octroyant auxtravailleurs du sexe des droits sociaux équivalents à ceux des autres professions. Cette loi, entrée en vigueurle 1ᵉʳ décembre, permet aux personnes exerçant le travail du sexe de signer des contrats de travail officiels, leur garantissant ainsi une protection sociale complète, incluant l'accès à l'assurance-maladie, aux congéspayés, aux congés de maternité, aux allocations de chômage et aux pensions de retraite.


Selon les dispositions de cette législation, les employeurs souhaitant recruter des travailleurs du sexe doivent obtenir une autorisation officielle et satisfaire à des critères stricts, tels que l'absence de condamnations pour infractions liées à l'exploitation sexuelle ou à la traite des êtres humains. Ils sont également tenus de respecter des normes rigoureuses en matière de sécurité et d'hygiène, notamment enfournissant des dispositifs d'alarme d'urgence et en garantissant des conditions de travail salubres. Cette loiaccorde aux travailleurs du sexe le droit de refuser des clients ou des actes sexuels spécifiques sanscraindre de représailles, et leur permet de mettre fin à une prestation à tout moment. De plus, ils peuventdémissionner sans préavis ni indemnité, offrant une flexibilité accrue dans l'exercice de leur profession.


Bien que saluée par de nombreux défenseurs des droits des travailleurs du sexe comme une avancéemajeure vers la reconnaissance et la protection de cette profession, la loi a également suscité des critiques.Certains craignent une normalisation d’une activité perçue comme exploitante, tandis que d'autres soulignent qu'elle n'aborde pas suffisamment les défis auxquels sontconfrontés les travailleurs du sexe sans papiers ou victimes de la traite des êtres humains.


La Belgique devient ainsi le premier pays au monde à reconnaître pleinement le travail du sexe en tant que profession légale assortie de droits sociaux complets, se distinguant des approches adoptées par d'autres nations européennes. Cette initiative vise à offrir une meilleure protection aux travailleurs du sexe, à améliorer leurs conditions de travail et à réduire les risques associés à cette activité.


© Belga / Des travailleurs du sexe venus de toute l'Europe manifestent pour leur droit au travail, lundi 17 octobre 2005 à Bruxelles, dans les escaliers de la Bourse. Le monde La presse Libération
© Belga / Des travailleurs du sexe venus de toute l'Europe manifestent pour leur droit au travail, lundi 17 octobre 2005 à Bruxelles, dans les escaliers de la Bourse. Le monde La presse Libération

La chute de Bachar al-Assad en Syrie

 

Le 8 décembre 2024, le régime de Bachar al-Assad en Syrie s'est effondré après une offensive menéepar des groupes rebelles, principalement dirigés par des islamistes radicaux. Cette opération, qui a durédouze jours, conduit à la prise de Damas et à la fuite du président Assad, mettant fin à plus de cinquanteans de domination de la famille Assad sur la Syrie. Face à l'avancée rapide des forces rebelles, Assad a quitté Damas pour se réfugier à Moscou, où il est accueilli par les autorités russes, soutien historique de ce dernier.


Sur le terrain, les rebelles ont consolidé leur contrôle sur plusieurs régions clés, notamment Homs et Deirez-Zor, ne laissant que les provinces côtières de Tartous et Lattaquié hors de leur emprise. Le Premier ministre syrien, Mohamed Ghazi al-Jalali, a exprimé sa volonté de collaborer avec les nouvelles autorités pour assurer une transition pacifique.


Cependant, cette victoire rebelle a également provoqué une crise humanitaire majeure, avec le déplacement forcé d'environ 1,5 million de personnes, selon les estimations des Nations Unies. Les nouveaux dirigeants ont appelé à la modération et à l'unité pour reconstruire le pays après des années de guerre civile dévastatrice.


Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé mardi 17 décembre, dans un communiqué, à ce que leprocessus politique soit « inclusif » et « mené par les Syriens ». Le Conseil affirme son

« engagement pour la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie et appelle tous les États à respecter ces principes ».


Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU enverra une petite équipe d’agents des droits de l’homme en Syrie à la fin du mois de décembre pour la première fois depuis des années afin de tenter d’apporter un soutien humanitaire aux populations locales. La communauté internationale surveille de près l'évolution de la situation en Syrie, alors que le pays entame une phase de transition politique incertaine.

Des Syriens se rassemblent à Damas (Syrie) pour célébrer la chute du régime de Bachar al- Assad, le 9 décembre 2024. (RAMI ALSAYED / AFP). RTL. Le monde ONU
Des Syriens se rassemblent à Damas (Syrie) pour célébrer la chute du régime de Bachar al- Assad, le 9 décembre 2024. (RAMI ALSAYED / AFP). RTL. Le monde ONU

Tentative de coup de force en Corée du Sud : le président tente d’imposer la loi martiale

 

En décembre 2024, la Corée du Sud traverse une crise politique majeure déclenchée par le président Yoon Suk-Yeol. En effet, le 3 décembre lors d'une allocution télévisée nocturne, le président Yoon surprendla nation en déclarant la loi martiale, une mesure inédite depuis plus de quarante ans. Il justifie cettedécision par la nécessité de protéger la démocratie sud-coréenne contre des forces anti-étatiques pro-nord-coréennes et de surmonter l'impasse parlementaire provoquée par le rejet du budget par l'opposition.


Le décret de loi martiale impose des restrictions sévères, notamment l'interdiction de toutes les activités politiques, y compris celles du Parlement et des partis, ainsi que des manifestations et des grèves. Les médias sont placés sous contrôle militaire, et des mandats d'arrêt sans procédure judiciaire sont autorisés contre les contrevenants.


Cette initiative suscite une opposition immédiate et généralisée. Le Parlement, dominé par l'opposition, rejette rapidement la déclaration de loi martiale et entame une procédure de destitution contre le présidentYoon. Des manifestations massives ont éclaté à travers le pays, les citoyens dénonçant une atteinte grave à la démocratie.


Sous la pression combinée du Parlement, de la société civile et de son propre parti, le président Yoon aété contraint de lever la loi martiale après seulement six heures. Cependant, le 14 décembre, le Parlement vote en faveur de sa destitution, avec 204 voix pour. Cette décision suspend le président de ses fonctions en attendant la validation par la Cour constitutionnelle, qui dispose de six mois pour statuer. Pendant cette période, le Premier ministre Han Duck-soo assure l'intérim présidentiel.


Cette tentative avortée de coup de force plonge la Corée du Sud dans une période d'incertitude politique exacerbant les divisions politiques au sein du pays.


Le président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, lors d'une déclaration annonçant la proclamation de la loi martiale, le 3 décembre 2024 à Séoul (Corée du Sud). (SOUTH KOREAN PRESIDENTIAL OFFICE / AFP) Le monde BBC
Le président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, lors d'une déclaration annonçant la proclamation de la loi martiale, le 3 décembre 2024 à Séoul (Corée du Sud). (SOUTH KOREAN PRESIDENTIAL OFFICE / AFP) Le monde BBC

Loi durcissant les droits des homosexuels au Ghana


En décembre 2024, le Ghana franchit une étape significative vers l'adoption d'une législation renforçant les sanctions contre les personnes LGBTQ+. Le 18 décembre, la Cour suprême a rejeté deux recourscontestant la constitutionnalité du projet de loi sur les « droits sexuels et les valeurs familiales », ouvrant ainsila voie à sa promulgation par le président Nana Akufo-Addo.


Adopté en février par le Parlement, ce texte est considéré comme l'un des plus répressifs d'Afrique en matière de droits des personnes LGBTQ+. Il prévoit des peines d'emprisonnement allant jusqu'à trois ans pour les individus ayant des relations homosexuelles,et de trois à cinq ans pour ceux accusés de « promotion, parrainage ou soutien intentionnel d'activités LGBTQ+ ».


La décision de la Cour suprême suscite de vives réactions au sein de la communauté internationale etdes organisations de défense des droits humains, qui dénoncent une atteinte grave aux libertés individuelleset aux droits fondamentaux. Les Nations unies expriment leur préoccupation face à cette législation, laqualifiant de régressive et contraire aux engagements internationaux du Ghana en matière de droits del'homme. Au niveau national, cette loi reflète une tendance croissante à l'utilisation de l'homophobie commeinstrument politique, souvent présentée comme une défense des valeurs culturelles africaines contre desinfluences perçues comme occidentales. Cette dynamique est observée dans plusieurs pays du Sud global,où les droits des personnes LGBTQ+ deviennent un terrain de confrontation idéologique.


La communauté LGBTQ+ au Ghana, déjà confrontée à des discriminations et à des violences, craint uneintensification des persécutions à la suite de cette législation. Beaucoup redoutent une augmentation des arrestations arbitraires, des agressions et une marginalisation accrue, exacerbant un climat de peur et d'insécurité.


La promulgation de cette loi pourrait également avoir des répercussions sur les relations internationalesdu Ghana, notamment avec les pays et les organisations prônant le respect des droits humains. Des sanctions économiques ou des restrictions d'aide pourraient être envisagées, mettant en jeu la réputation et les partenariats internationaux du pays.

Une manifestation en avril devant l'ambassade du Ghana à Londres pour protester contre le projet de loi anti-LGBTQ+. (Adrian Dennis/AFP).Le monde Libération BBC
Une manifestation en avril devant l'ambassade du Ghana à Londres pour protester contre le projet de loi anti-LGBTQ+. (Adrian Dennis/AFP).Le monde Libération BBC
Article rédigé par Morine Simonet
 
 
 

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